Trois idées sur la femme contenues dans ce roman d’Eric-Emmanuel Schmitt


Eric-Emmanuel Schmitt est l’un de ces auteurs qui m’ont marqué par le style de leurs écrits, dès le premier livre que j’ai lu de lui. Il s’agissait d’Ulysse from Bagdad. Il y racontait, enfin, il y raconte, l’histoire de Saad Saad. Un jeune-homme de Bagdad en Iraq, qui tente par tous les moyens, même les plus vils à ses yeux du temps normal, de quitter son pays où il n’y a plus d’avenir, ni même d’espoir , contrairement à ce que présage son nom. En effet, Saad Saad signifie en Arabe, Espoir Espoir. 

Ayant perdu toute sa famille dans un bombardement de son quartier et même sa copine, Saad n’eut plus d’autre secours que de devoir quitter ce pays. Mais comment le faire quand on est sans le sous ? C’est alors qu’il rangera dans le tiroir sa morale tant précieuse, pour débuter son périple vers … l’Europe.

Comparé à tout le récit des aventures et mésaventures de la triste vie de Saad Saad dans ce roman de Shchmitt, mon résumé ne parait qu’un euphémisme. Tu devrais le lire par toi-même, et m’en donner des nouvelles par après.

Par contre ce dont je veux te parler en long et en large aujourd’hui, c’est ma seconde lecture de cet auteur Français. La Femme au miroir. 


L’auteur n’y parle essentiellement, si pas uniquement, que de femme. Ou peut-être devrais-je dire, des femmes. Parce que, l’auteur y raconte en même temps les vies de trois femmes :  Anne, qui vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna à Vienne dans une autre époque, et enfin Anny, une jeune star du cinéma hollywoodienne, de nos temps. 

Mais, ici, je me refuse de parler particulièrement des intrigues des romans que je lis, pour te permettre de les découvrir par toi-même ; par contre je discute des idées contenues dans les récits et de tout ce qui m’aura tiqué au cours de ma lecture. 

Cela dit, s’agissant de notre roman, je voudrais retracer ici trois idées sur la femme qui ressortent de la lecture de La femme au miroir. Enfin, qui sont ressorties de ma lecture, et donc, selon ma comprenette

1. La liberté est de l’essence de tout humain : et donc de la femme aussi

Enoncé comme ça, ça peut te paraitre superflu. Mais, tu sais sans doute qu’il y a encore de ces contrées et de ces hommes pour qui est inconcevable qu’une femme soit dite libre et soit réellement libre dans ses choix. 

Les mariages forcés , les traitements et attitudes sexistes notamment sont d’une manière ou d’une autre des produits de l’idée que la femme ne peut pas être maitresse de son destin, et faire ce que bon lui semble. 

Qui, mieux que ceux qui vivent en Afrique, pour vous témoigner de la pensée répandue ici, que les hommes tracent le chemin des femmes. Eux seuls savent le mieux ce qu’il leur faut, ce qu’il leur convient de faire, et même de penser. 

D’où, dans nos contrées, pour les hommes d'ici, il est biscornu qu’une femme ose choisir de ne pas se marier. Il est étrange qu’une femme daigne penser avoir une option d’orientation sexuelle. Il est encore étrange qu’elle ose ambitionner de faire des longues études. Parce que le principe voudrait que maman reste à la cuisine chauffer des gâteaux. Impensable  encore qu’elle ait voix au chapitre lors qu’il s’agit de prendre des décisions, même quand celles-ci l’impliquent. Et même, il est indigestible qu’elle envisage de gérer sa maternité.

Sans dire que l’homme seul peut se permettre la polygamie.

Ici, dans nos contrées, et pour les hommes de nos milieux, le schéma des vies des femmes est tout tracé. Elles naissent pour aider leurs mères dans la cuisine et la cour, aller à la petite école, se marier à un homme, et à un homme qu’on valide, pour finir leurs vies à pondre et chauffer des gâteaux à la cuisine. 

Mais, dans ce Roman, Schmitt exprime une idée contraire au travers notamment les vies de Anne et Hanna. 

Vous le verrez, Anne, pour qui tout est prêt, afin qu’elle se marie à un jeune-gen brugeois, élégant et convoité par des nombreuses brugeoises, choisit à la dernière minute de suivre sa voix intérieure. Mais vers quel chemin  cette voix la guide !

Dans tous les cas, et peu importe où ça nous mène, on devrait d’abord et surtout suivre toujours nos voix intérieures. Ces appels incessants en nous. N’est-ce pas  cela exactement la liberté ?  

LA femme aussi, devrait se permettre de suivre ses propres voix. 

Hanna, à vienne. Elle aussi a fait l’expérience de la liberté. Contre vents et marées. Mariée à un riche homme de vienne, Hanna ne découvrira vraiment le bonheur qu’en s’affranchissant de ce mariage où on lui demandait à tout prix de donner naissance. Comme si ça ne dépendait que d’elle ! Tout commença par un premier moment d’évasion, puis un second, et petit à petit, elle prit goût à être libre.

2. Toute femme n’est pas forcément  libidineuse

Non, il y a aussi de ces femmes qui sont moins portées à la volupté. Difficile de croire peut-être mais il n’en reste pas moins vrai, crois-moi. 

Elles sont peut-être un peu trop cartésiennes, ou dévotes, libre à elles, mais elles ne pensent pas qu’aux lits et canapés.

Il existe une race d’humains qui ont du mal à se faire à cette idée, ne voyant en la femme qu’un objet sexuel.

Les histoires d’Anne et de Hanna montrent une fois de plus combien cette croyance est tout aussi macho que dépassée.

 
3. La liberté de la femme ne passe que par elle

C’est seulement parce que Anne a osé être libre qu’a fini par exister la Anne de Bruges et son lot d’enseignements. Et c’est seulement parce que Hannah a daigné s’affranchir de ce que pensent les autres qu’a existé cette célèbre Thérapeute. Et que dire de Anny pour qui la liberté, un peu excessive, était déjà un mode de vie , bien avant de prendre conscience de la nécessité de canaliser utilement cette capacité d’indépendance.

Et toutes ces femmes n’ont guère attendu de se faire reconnaitre la liberté, elles ont tout simplement osé la liberté,  quitte à être mal avec la société et ses clichés sur la femme.


Voilà donc trois impressions particulières que vous aurez en parcourant les pages de ce célèbre Roman du Franco-Belge , Schmitt. 

Ce fut un plaisir pour moi d’écrire à ce sujet. J’ai deux autres livres de Schmitt qui trainent encore sur ma table, je m’en vais les parcourir de ce pas. 
Retrouve-moi très prochainement, sur le sujet de la femme, pour te parler cette fois-ci, des femmes dans l’écriture. 

A bientôt ! 
Peniel K.

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