L’histoire d’un juge-pénitent ou la chute d’Albert Camus




" Ferez-vous un long séjour à Amsterdam ? Belle ville, n’est-ce pas ? Fascinante ? Voilà un adjectif que je n’ai pas entendu depuis longtemps. Depuis que j’ai quitté Paris, justement, il y a des années de cela. Mais le cœur a sa mémoire et je n’ai rien oublié de notre belle capitale, ni de ses quais. Paris est un vrai trompe-l’œil, un superbe décor habité par quatre millions de silhouettes. Près de cinq millions, au dernier recensement ? Allons, ils auront fait des petits. Je ne m’en étonnerai pas. Il m’a toujours semblé que nos concitoyens avaient deux fureurs : les idées et la fornication. A tort et à travers, pour ainsi dire. Gardons-nous, d’ailleurs, de les condamner ; ils ne sont pas les seuls, toute l’Europe en est là. Je rêve parfois de ce que diront de nous les historiens futurs. Une phrase leur suffira pour l’homme moderne : il forniquait et lisait des journaux. Après cette forte définition, le sujet sera, si j’ose dire, épuisé."
La première fois que j’ouvre La Chute d’Albert camus, sa singularité me frappe direct en plein visage. C’est que de la première phrase du roman à la dernière, il n’y a qu’un seul personnage qui parle. Un seul. Jean-Baptiste Clamence. Il argumente, questionne et se répond à lui-même.

Il est vrai que tout le long de La chute c’est à un confrère avocat que Jean-Baptiste Clamence s’ouvre, mais nulle part vous ne trouvez les habituels traits de conversation comme dans beaucoup des romans.  Attendez-vous dès la première page, à voir Jean-baptiste Clamence pérorer littéralement, et laisser très peu de place à son interlocuteur.

C’est donc de ce roman singulier, dont je viens fraîchement de terminer la lecture, que je vais parler aujourd’hui, et bien sûr, cliquez sur le lien en vert tout en bas pour accéder à mon Google drive et téléchargez le livre gratuitement.

Etre roi de ses humeurs, c’est le privilège des grands animaux,  Jean-Baptiste Clamence

Vous ferez connaissance de ce personnage dès la première page, bien sûr ; Dans un bar d’Amsterdam, Mexico-city, où il se propose de venir en aide à un client comme lui, mais qui n’a pas ses habitudes dans le lieu. Il l’aide, ça y est, mais il ne le lâche pas, étonnamment, tellement il parle. C’est le début d’un monologue ,supposé être dialogue, qui va durer des jours. Ils arpentent les rues d’Amsterdam ensemble, avec Jean-Baptiste qui ne laisse pas de répit à sa bouche et en laisse totalement à son interlocuteur. Ils naviguent sur les étendues d’eau d’Amsterdam, contemplent les colombes, … Jean-Baptiste ne parle toujours pas moins.

Vous vous demandez sans doute de quoi il parle ?

De tout. De sa vie à Paris, de ses passions, de son amour effréné pour les hauteurs , pour ce qu’il y’a de plus élevé même dans le plus simple geste de générosité. De son ancienne profession d’avocat, de ses lectures sur divers sujets. Il se met à nu devant ce bel inconnu. Met à nu ses pensées et ses insuffisances, et par  la même occasion , il dénude l’humain.

Son interlocuteur ne se tait pas non plus parce que l’autre lui prive de parole. Il y trouve de l’intérêt. Tellement Jean-Baptiste Clamence semble brosser, non succinctement, toutes ses erreurs, ses peurs, ses faiblesses, ses inclinations.  Il y prend plaisir.



Mais Jean-Baptiste n’a pas seulement l’intention de mettre à nu son âme devant cet inconnu. S’il n’est plus avocat dans cette ville hollandaise, tous les jours il exerce désormais un métier de juge-pénitent., et avec ce monsieur il était en plein travail.

Qu’est-ce que c’est que ce métier de juge-pénitent ?

Je vous invite à faire votre propre lecture du livre pour découvrir en quoi consiste ce métier, et comment Jean-Baptiste en est arrivé là, en cliquant sur le lien tout vert en haut ou en copiant le lien situé juste en bas. 

Du moins, Jean-Baptiste Clamence avoue à son interlocuteur :


Plus je m’accuse, et plus j’ai le droit de vous juger

Je n’ai pas compris tout de suite à quoi ça rimait toute cette volontaire confession à un inconnu jusqu’à ses moindres poussières de sous le tapis, comme on en ferait même pas dans un confessionnal.
Seulement au terme de ma lecture, et au détours de plusieurs raisonnements philosophiques exposés par Jean-Baptiste Clamence, j’ai fini par réaliser que plus on montre de la confiance aux autres en leur offrant nos secrets les plus intimes et les plus laids parfois, plus on peut espérer d’eux qu’ils délient leur langue par confiance en votre personne. Même si Jean-Baptiste Clamence, trouve aussi d’autres motifs à se confier tant.

Ceci rappelle à ma mémoire un principe évoqué par Napoléon Hill dans les 16 lois du succès : La loi de rétorsion, qui veut que les gens, les choses et les circonstances réagissent sur vous exactement comme vous agissez sur eux.

" Qu’est-ce qu’un juge-pénitent ? Ah ! je vous ai intrigué avec cette histoire. Je n’y mettais aucune malice, croyez-le, et je peux m’expliquer plus clairement. Dans un sens, cela fait même partie de mes fonctions. Mais il me faut d’abord vous exposer un certain nombre de faits qui vous aideront à mieux comprendre mon récit.
Il y a quelques années, j’étais avocat à Paris et, ma foi, un avocat assez connu. Bien entendu, je ne vous ai pas dit mon vrai nom. J’avais une spécialité  : …"

 cliquez sur le lien en vert à la fin de l’article pour télécharger la chute d’Albert Camus et je vous souhaite une bonne lecture !

N’oubliez pas de m’écrire en commentaire votre avis sur le roman, après l’avoir lu.

A bientôt.

Commentaires

  1. C'est toujours pour moi un plaisir à te lire mon frère Peniel ! Merci encore une fois pour ce billet...

    Amitiés,
    Stéphane Kabamba

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